Les 4 et 5 mai derniers, la commune de Bakel a accueilli une quarantaine de maires venus du Sénégal, du Mali et de Mauritanie. La rencontre, organisée à l’initiative de Mr Ibrahima Sall, maire de Bakel, avec l’appui du Grdr, a permis de mettre en place le Réseau des Maires des Communes Riveraines du Fleuve Sénégal. L’objectif : favoriser la coopération entre les collectivités locales positionnées de part et d’autre de la frontière. Le Réseau a reçu l’appui de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), structure plurinationale de coopération entre la Mauritanie, le Mali, le Sénégal et la Guinée.
L’un des moments forts de cette rencontre entre maire de communes venus de part et d’autres des frontières maliennes, mauritaniennes et sénégalaises, est sans aucun doute l’adoption de « la déclaration de Bakel  ». Celle-ci proclame la mise en place du Réseau sur la base de grands principes directeurs, reconnaissant la mobilité humaine en tant que droit universel, l’importance de la coopération transfrontalière, facteur de paix social et le rôle essentiel que peuvent y jouer les collectivités territoriales.
L’atelier de Bakel a permis de doter ce réseau de son 1er bureau exécutif (provisoire) chargé de mener à bien une feuille de route pour les 12 prochains mois. Dans un souci d’équité, chacune des instances (Présidence, Secrétariat Général, Finance) est occupée par le Maire d’une commune venu d’un pays différents. Ainsi Mr Ibrahima Sall (maire de Bakel au Sénégal), prend la Présidence du réseau, Mr Hadrami Wedad (maire de Sélibaby en Mauritanie) occupe le poste de secrétaire Général et Mr Fodé Sissoko (Maire de Manantali au Mali) est en charge des finances. Quant à la feuille de route, elle fixe pour objectifs d’organiser une assemblée générale constitutive des organes définitifs du réseau, d’organiser les délibérations entre les membres, d’élaborer un plan d’action et de finaliser les textes réglementaires d’ici un an. Et même la Guinée, absente lors de la réunion, a été prévue dans les postes à pourvoir.
Les travaux de groupe ont mis en avant plusieurs thématiques au cœur des questions du développement durable de cette région. La paix, la sécurité, la gestion des ressources naturelles, les échanges culturels sont perçus comme des enjeux communs, par-delà les frontières. Les participants ont également pointés la question de la libre-circulation des personnes et des biens, les questions foncières, le problème du désenclavement, de l’électrification rurale comme autant de points qui nécessitent la construction d’un plaidoyer commun.
De son côté, l’OMVS à travers son Secrétaire Général, Mr Madine Bࢠprésent à Bakel, s’est engagée à soutenir le réseau et à lui faire une place dans les instances de l’organisation dédiés aux élus. Le réseau recevra par ailleurs l’appui d’un comité technique composé des Agences Régionales de Développement (ARD) de Kayes, Matam, Tambacounda et Saint-Louis, de la Société Nationale pour le Développement Rural (SONADER) Mauritanienne, de la Société d’aménagement des Eaux du Fleuve Sénégal (SAED), du Centre Régional d’Appui aux Collectivités Locales du Gorgol (CRACLG), de la Direction Régionale de la Planification, de la Statistique, de l’Informatique, de l’Aménagement du Territoire et de la Population (DRPSIAP) du Mali et… du Grdr !
>> La fiche du programme "Gouvernance Citoyenne des territoires"