Les 12, 13 et 14 octobre, le Groupe Initiatives a organisé un atelier enjeux et défis du bassin du fleuve Sénégal à Bakel (Sénégal). Le Grdr est chef de file de ces travaux qui ont pour objectif de partager en commun les actions de développement des dix dernières années dans le bassin du fleuve Sénégal. A l’issue de ces 3 jours de travail, les acteurs ont adopté une « déclaration du bassin du fleuve Sénégal  », retranscrite ci-dessous.
Cet atelier est co-porté par l’OMVS, en lien avec l’AEAG, l’IFS, le pS-Eau, l’Université Gaston Berger et le Réseau des maires des communes riveraines du fleuve Sénégal.
Le Fleuve Sénégal représente pour les quatre États membres de l’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) et pour leurs populations à la fois un défi environnemental – préserver la ressource en eau - et un formidable vecteur de développement et de lutte contre la pauvreté dans une dynamique de coopération sous régionale exemplaire.
De nombreux partenariats ont été noués. Ainsi l’OMVS coopère avec l’Agence de l’Eau Adour Garonne (AEAG) depuis 2002 autour des thèmes liés à la gestion par bassin versant, de l’environnement et du climat et de la mise en place de la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans le bassin avec les élus et les usagers.
En parallèle, l’Initiative Fleuve Sénégal (IFS) s’est formée autour de l’engagement de six associations de solidarité internationale françaises intervenant dans le Bassin du Fleuve : Ados, AVSF, GERES, Grdr, Gret et Le Partenariat. Elles partagent un ancrage dans la vallée du fleuve depuis plus de 30 ans et des approches prenant en compte les spécificités des contextes d’intervention. Leur but est de mutualiser, renforcer et améliorer leurs interventions.
Le constat partagé par les deux démarches est que les efforts doivent se poursuivre pour décliner le grand projet de l’OMVS au niveau local/communal du Bassin du fleuve Sénégal, pour mobiliser davantage les collectivités, les institutions et les acteurs territoriaux pour réduire la distance avec les usagers finaux qui se sentent souvent insuffisamment impliqués dans les prises de décision et donc peu investis pour mettre en place des solutions (conflits d’usages, difficultés de recouvrement des redevances, etc.).
À Bakel, au cœur du Bassin, à la jonction des frontières des 4 États, un Atelier sous-régional s’est réuni les 12-13 et 14 octobre 2021, associant plus de 110 participants, de nombreux acteurs, des États concernés, du Réseau des Maires du Bassin du Fleuve Sénégal et des partenaires (France), pour proposer des pistes d’actions communes.
Trois axes ont guidé les travaux de l’atelier : Définir, Partager, Faire connaître.
Les participants ont unanimement reconnu l’importance de définir ensemble les meilleures approches inspirées par les principes de la gestion intégrée et partagée des ressources. L’avenir du bassin reste lié à la capacité et à la volonté des parties prenantes à se reconnaître mutuellement et à mettre leurs avantages comparatifs respectifs au service du développement durable du bassin à commencer par la construction du consensus autour du rôle à jouer par chacune de ces parties.
Ils ont confirmé l’importance de l’implication des différentes catégories d’usagers des ressources - agriculteurs, maraîchers, éleveurs, pêcheurs, piroguiers, transformateurs, sociétés d’eau potable/ AEP, miniers…. organisés sous diverses formes au niveau local et national, dans l’exploitation des ressources naturelles du bassin. D’o๠la nécessité de prendre en compte leurs attentes dans la formulation des politiques au niveau national et leur harmonisation au niveau du Bassin. Le niveau communal apparaît comme essentiel pour renforcer la gouvernance locale.
Les participants ont constaté qu’il existe un important gisement de connaissances tiré des leçons de leurs interventions. Sur la base de ces connaissances, ils ont décidé de mieux partager leurs expériences et d’examiner les opportunités du potentiel exceptionnel du fleuve Sénégal et ses aménagements avec et au profit des populations riveraines.
Enfin, ils sont convenus qu’il importe de mieux faire connaître les actions conduites sur le Fleuve et les services qu’elles rendent aux populations riveraines des 4 pays. Les universités et centres de recherche, telle que l’Université Gaston Berger, ont une vocation à porter la recherche au service de l’action.
À cette fin, les membres de l’IFS ont adopté un plaidoyer commun avec les acteurs locaux, au service des enjeux de ces territoires.
À Bakel, le 14 octobre 2021.