En France, la situation dans les foyers de travailleurs migrants a suscité beaucoup d’inquiétudes (surpeuplement, précarité, fermeture des services de proximité pendant le confinement...). L’Antenne Ile-de-France a intégré des groupes de travail portés par l’Etat. La commission interministérielle pour le logement des populations immigrées (CILPI) a ainsi consulté le Grdr sur la situation socio-sanitaire dans les foyers et les difficultés rencontrées dans l’accompagnement des résidents. Sur le volet socioprofessionnel, l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) a de son côté relayé les initiatives prises par le Grdr, et une enquête en ligne a été lancée auprès des entrepreneurs migrants suivis par le Grdr pour mieux connaître et sensibiliser les partenaires sur l’impact économique de la crise sanitaire. Une « mallette à outils » a été produite, recensant les gestes barrières en plusieurs langues, les lieux de prise en charge médicale et les services de proximité de base. Une veille téléphonique a été mise en place pour maintenir le contact avec les migrants à¢gées, les primo-arrivants, les jeunes et les femmes isolées, habituellement accueillis par notre antenne, particulièrement vulnérables au COVID, et les accompagner en cas de difficultés. Un médecin bénévole a été mobilisé. Enfin, nos antennes en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France ont développé tout un ensemble d’outils numériques pour continuer ses activités de formations auprès des porteurs de projets issus de la migration.
Témoignage de Dr Jeanne Dina Nfon Priso Médecin généraliste, bénévole au Grdr.
« En tant que médecin bénévole au Grdr depuis plus d’un an, dans le cadre de la mise en place d’actions de prévention et de promotion de la santé, je me suis impliquée dès le 1er jour du confinement à la veille téléphonique sociale et sanitaire initiée par le Grdr auprès des personnes à¢gées immigrées, vivant en Foyers de Travailleurs Migrants ou dans le logement diffus, un peu partout en Île-de-France. Au regard des facteurs de vulnérabilité et de comorbidité (pathologies chroniques, etc.) chez les personnes accompagnées, mon rôle a été de m’assurer très régulièrement que ces personnes ainsi que leurs proches n’avaient pas présenté des symptômes du Covid-19 et le cas échéant, les orienter vers les services et les professionnels de santé appropriés. Un des objectifs principaux a été de vérifier avec l’ensemble des personnes contactées (plus de 40 situations) la compréhension et l’applicabilité des mesures barrières, tout en prenant en compte leur cadre de vie. Il s’agissait enfin de leur permettre à travers cette veille une continuité dans leur prise en charge.  »