Rendez-vous capital de négociation pour inverser les effets du changement climatique, le Sommet de New York était un rendez-vous attendu. non seulement par les organisations de la société civile mais aussi par les chefs dÂ’Etat et de gouvernement, qui ont se sont saisis de cette occasion pour faire des déclarations importantes.
Ainsi, parmi plusieurs annonces, le Président Hollande a promis le versement dÂ’un milliard de dollars – et non dÂ’euros - pour alimenter le Fonds vert pour le climat. Les ONG françaises reconnaissent lÂ’effort consenti, qui intervient alors que le fonds, qui devait mobiliser 100 milliards de dollars par an dÂ’ici 2020, manque cruellement de moyens. Cependant, cette contribution apparait aujourdÂ’hui peu claire et transparente. Coordination SUD demande à ce que soit précisé le calendrier de tenue de cet engagement. Les ONG françaises seront, en effet, vigilantes sur la réelle additionnalité des fonds et leur nature. « Le recyclage de moyens déjà prévus, sous la forme de prêts plutôt que de dons, viderait cet engagement de son sens  », nuance Jean-Louis Vielajus, président de Coordination SUD.
En outre, François Hollande a confirmé le choix de la France dÂ’adhérer à lÂ’Alliance pour une « agriculture intelligente face au climat  » (Global Alliance for Climate-Smart Agriculture). Cette décision est regrettable, alors même quÂ’une large majorité dÂ’organisations au sein de la société civile mettait en garde les chefs dÂ’Etats. « Le choix de la France de sÂ’y impliquer pour infléchir ses orientations de lÂ’intérieur est une stratégie hasardeuse, qui revient à cautionner lÂ’initiative, alors que de nombreux garde-fous ne sont pas réunis », souligne Vanessa Laubin, chargée de projets au Geres et cheffe de file de la commission Climat et développement de Coordination SUD. Les ONG françaises veilleront à lÂ’exemplarité des positions de la France au sein de cette alliance.
Au final, au-delà des annonces du 23 septembre, Coordination SUD demande à François Hollande de clarifier les engagements pris et les choix de la France quant au modèle agricole à défendre pour lutter efficacement contre le changement climatique, assurer un développement durable et équitable bénéficiant aux populations les plus vulnérables, et contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de celles-ci.
LÂ’absence dÂ’engagements clairs en la matière reviendrait à envoyer un mauvais signal, à lÂ’ensemble de la société civile et aux populations du Sud, alors que la France présidera la COP fin 2015.