En France, depuis 2008, les femmes sont majoritaires parmi les immigrés. Ces femmes vivent en majorité dans des zones urbaines sensibles et connaissent un taux de chômage important. Les projets menés par le Grdr auprès des femmes en Haut de France et les acteurs travaillant avec ce public soulignent comme principaux obstacles à l’accès à l’emploi, au droit et à la santé des femmes : la non maîtrise du français, le manque de qualification, la difficulté d’accès à la formation, le manque d’autonomie pour la recherche d’emploi, la non maîtrise des codes de la société française. L’accès aux dispositifs de proximité s’avère primordial pour soutenir leur parcours d’intégration. Néanmoins, ces dispositifs se doivent d’être adaptés aux difficultés rencontrées par le public et aux contextes socioculturels spécifiques. Beaucoup d’acteurs locaux accompagnant ces femmes se sentent démunis face à ce public et isolés face aux enjeux qu’induit la migration.
Le projet vise à contribuer à l’amélioration de l’insertion sociale et professionnelle des femmes immigrées sur leur territoire d’accueil. 1. Renforcer les capacités de femmes issues des migrations dans leur pratique orale de la langue française ainsi que dans leur connaissance de leurs droits et des dispositifs existants. 2. Renforcer les capacités et les connaissances des acteurs locaux accueillant ce public sur l’interculturalité, afin qu’ils puissent eux-mêmes proposer un accompagnement adapté. 3. Multiplier les liens entre les dispositifs de droits communs et les femmes immigrées par des temps de rencontres, d’identifications de blocages et d’incompréhension.
1. Animation / co-animation d’ateliers d’échanges thématiques Le Grdr anime un programme d’ateliers d’échanges à destination de femmes migrantes nécessitant aussi bien une pratique orale de la langue française qu’une information et compréhension des codes de la société française, des droits qu’elles ont en France et du fonctionnement des institutions sur des thématiques de la vie quotidienne auxquelles elles sont confrontées. Des services de proximité locaux sont invités dans les ateliers pour faciliter l’interconnaissance.
2. Animation d’ateliers artistiques d’expression et d’estime de soi Des ateliers artistiques visent le travail d’expression des femmes (en langue française), l’appropriation des code de la société d’accueil, mais permettent également de travailler sur l’estime de soi, l’identification des compétences individuelles que chacune peut mobiliser dans son parcours (d’inclusion sociale, d’insertion pro…). Ils participent à l’ouverture de ces femmes à leur territoire, à la culture, au monde et aux autres et permettent de rendre visible dans l’espace public leur parole, leur vision du monde, leur existence par le biais de restitutions publiques du travail effectué.
3. Sensibilisation des acteurs locaux Le Grdr anime des formation auprès des professionnels des dispositifs de proximités et des bénévoles des associations en lien avec les personnes issues des migrations sur l’approche interculturelle et sur les vulnérabilités spécifiques des femmes immigrées.
4. Co-animation de groupes de travail pour les professionnels et les bénévoles Des groupes d’échanges d’expériences permettent aux professionnels et bénévoles d’analyser leurs pratiques et de se mettre en réseau.
Les bénéficiaires du projet sont les femmes immigrées ainsi que les acteurs de proximité œuvrant auprès des populations immigrées, et notamment des femmes.
Le projet se déroule en grande partie sur la métropole lilloise mais des actions auprès des femmes et de formation auprès des acteurs locaux sont aussi mises en œuvre sur la région.
→ auprès des femmes immigrées – 103 ateliers d’échange et d’expression à l’intention des femmes immigrées au sein de centres sociaux de quartiers politiques de la ville à Lille, Roubaix et Tourcoing ainsi qu’en région dans des structures sociales partenaires – 106 femmes participant à ces ateliers, certaines de manière ponctuelle, d’autres de manière assidue – 6 sorties inter-quartiers pour découvrir des lieux culturels, assister à des événements (journée des droits des femmes) et prendre ancrage dans son environnement
→ auprès des acteurs locaux (professionnels et bénévoles de l’action sociale) – 8 formations sur les thématiques des parcours migratoires des femmes et de l’approche interculturelle (75 bénéficiaires) - mise en réseau de professionnels et bénévoles – 3 ateliers de renforcement de capacités et de mise en réseau pour les acteurs locaux sur des thématiques en lien avec l’accompagnement de personnes immigrées (29 bénéficiaires)
→ auprès du grand public – 1 projection débat à l’occasion de la journée des Droits des femmes (projection du film La Source des femmes de Radu Mihaileanu) ; 75 spectateurs
Centres sociaux de la métropole lilloise associations sociales de proximité : Centre de Soins Infirmiers, Rifen, Solfa, Eole, Fondation Abbé Pierre, Mouvement du Nid, CIDFF, Cimade etc.