Le Grdr est de nouveau endeuillé suite au décès de Samba Sylla, survenu le 26 mars dernier.
Il a pendant de longues années été l’un des piliers du Grdr, o๠il a travaillé pendant 20 longues années. Fortement reconnu et estimé par la diaspora, il a longtemps fait parti de ceux qui ont incarné le projet associatif du Grdr.
Lui-même formé par le Grdr, il est devenu à son tour formateur en ’animation de développement’, en passant ensuite par les ’thé-palabres’ et les fameux ’samedi du développement’ qui étaient organisés dans les foyers. Il a également contribué aux lettres vidéo, bien avant internet, permettant de sensibiliser sur les questions de santé, à la fois dans les foyers et dans les villages d’origine, sous forme de dialogue ’double-espace’. Enfin, il s’est longuement investit pour ’ouvrir le foyer à la ville’ et inversement, agissant ainsi en faveur de l’insertion des personnes migrantes.
Sylvain Jamet, ancien Président du Grdr, a tenu à lui rendre hommage :
’Samba Sylla était un ami qui accompagné ma marche, notamment le jeune Samba, avec sa carte d’identité du ’Soudan français’, Samba que j’ai connu dans les années 1961-62 au cours de la lutte commune au cours de laquelle nous défendions les intérêts des travailleurs migrants en foyer contre les tentatives des gérants d’utiliser autrement les fonds prévus pour leur entretien par les associations, notamment l’association des Foyers Soundiata. Samba et moi étions accompagnés notamment par Ibrahima Thioye et Kalidou Kénémé, qui ont joué un rôle essentiel dans la suite de ma carrière. Le Grdr n’existait pas encore, mais il se préparait déjà .
Puis Samba était l’animateur du Grdr que j’ai retrouvé à la fin du siècle, alors qu’il était fort de son expérience des ’samedis du développement’, qui a joué un rôle important dans la participation des travailleurs, encore en foyers, cette fois bien dégradés, à notre association, parce qu’à travers cette opération, ils ont mieux compris ce qu’ils pouvaient faire pour prendre leur destin en main : cela a été une marche essentielle vers la citoyenneté.
J’ai personnellement participé aux dernières réunions de ce genre, aux côtés de Samba. Puis j’ai connu son épouse lors des activités du Grdr, notamment du Forum à Saint-Louis en 1999, je crois. Enfin, j’ai rencontré régulièrement Samba depuis, lorsqu’il venait, de plus en malade et souffrant, nous rendre visite à la maison. Il a participé, avec d’autres amis africains, au mariage de mes enfants à Bourg-la-Reine : car si l’Afrique a marqué mon existence, Samba y a une place à part.
C’était un garçon exigeant, sans concession - notamment dans le domaine de la politique -, qui a apporté beaucoup au Grdr. Toujours prêt à rendre service, à intervenir pour ses camarades travailleurs - il continuait à disposer ses affaires dans sa petite chambre commune du Foyer de Lorraine, o๠nous le retrouvions avec mon épouse.
Son souvenir ne peut s’effacer.’
L’article ’Mémoire d’un homme au foyer’, parut dans ’vacarme’ en 2013, retrace avec talent une partie de son parcours de militant et de son engagement associatif.
Notre Conseil d’Administration ainsi que toute notre équipe présentent leurs plus sincères condoléance à sa famille et à ses compagnons de route. Toutes nos pensées vont à sa femme Maly et à sa fille Sirandou.
Que la terre lui soit légère.