Au fil du temps, la situation des jeunes sur le marché du travail s’est dégradée. En 2020, elles et ils avaient été particulièrement affecté.e.s par la chute des embauches et le non-renouvellement des contrats (souvent des CDD ou des emplois peu qualifiés) liée à la crise sanitaire.
Les 18-25 ans les moins diplômé.e.s connaissent un taux de chômage trois fois supérieur à celui des diplômés de l’enseignement supérieur. On constate une surreprésentation des personnes récemment arrivées en France, notamment des jeunes et des femmes. De plus, l’ascendance migratoire joue un rôle déterminant en début de carrière. En 2015, 70% des jeunes descendants d’immigré.e.s avaient un emploi contre 77% de ceux issus de familles sans expérience migratoire.
Barrière linguistique, non accès au logement et aux modes de garde d’enfants, manque de qualification, méconnaissance des droits et des nouvelles technologies, discriminations à l’embauche…les obstacles à franchir sont nombreux. Ces freins entraînent des sentiments de frustration, de découragement, de démotivation, qui les poussent à accepter des emplois déqualifiés, voir illégaux, et même de renoncer à leurs droits.
La crise sanitaire et économique a encouragé les pouvoirs publics et les collectivités territoriales à prendre des initiatives pour faciliter l’accès à des formations pour les jeunes et demandeur.e.s d’emploi. Mais les acteurs de terrain déplorent la complexité et l’instabilité de ces parcours d’aide. L’insertion socio-professionnelle doit être abordée comme un enjeu prioritaire qui nécessite une approche globale, axée sur la valorisation des compétences, la formation et l’accès aux droits.
En effet, pour ces jeunes, plusieurs temporalités entrent en jeu : la priorité est d’assurer la (sur-)vie quotidienne, puis d’accéder à une formation afin d’obtenir un diplôme facilitant une insertion durable. Mais confrontés à de multiples interloctueur.ices, les décrochages sont récurrents et les acteur.ices de l’insertion, de l’emploi et de la formation constatent la difficulté de maintenir le contact avec les personnes en situation de vulnérabilité.
Le Grdr et l’insertion professionnelle
Le Grdr accompagne ces jeunes et ces femmes en situation de vulnérabilité en articulant approche territoriale (politique de la ville) et une approche ciblée sur les personnes (primo arrivant.e.s, bénéficiaires des minimas sociaux). Cet accompagnement permet de construire un projet d’insertion socio-professionnelle adapté, grà¢ce à l’écoute, la disponibilité et la bienveillance.
Depuis 2016, 250 jeunes ont pu être accompagné.e.s par le Grdr notamment sur Paris et en Seine Saint-Denis. De manière concrète, il s’agit d’alterner entretiens individuels et ateliers collectifs (cf. inforgraphie), en s’appuyant sur les compétences et les savoir-faire développés dans les pays d’origine, ou pendant les parcours migratoires. Les activités en groupe sont indispensables et portent sur des problématiques identifiés lors des temps individuels. Ils permettent de travailler sur la confiance en soi, l’estime de soi, la valorisation de l’expérience dans les pays d’origine, les codes en entreprise, le marché de l’emploi, des découvertes des métiers, des visites d’entreprises…mais aussi des rencontres socioculturelles et intergénérationnelles.
Pour y parvenir, le Grdr travaille à la mise en place d’un parcours global permettant d’impliquer tous les acteur.trice.s et les services du territoire (collectivités, associations, privé, centres de formation, entreprises …). Il s’agit de porter des actions communes, de créer des passerelles, des articulations entre dispositifs et droit commun, afin de trouver des solutions face aux problématiques rencontrées (linguistique, santé, mobilité, mode de garde, logement, etc.).