Comme chaque année et depuis 2008, la journée internationale de la femme rurale est célébrée le 15 octobre 2013. A l’origine, l’initiative est lancée en 1995 par la FIPA (la Fédération Internationale des Producteurs), 13 ans après cette journée est adoptée comme célébration annuelle par les Nations Unies.
Cette journée-évènement rend bien compte de la contribution et du rôle vital des femmes rurales à la promotion du développement agricole et à la sécurité alimentaire, notamment dans les pays en développement. Ces femmes développent et soutiennent aussi bien les projets de vie au sein des communautés (le foyer, les enfants…), que ceux concernant le développement des territoires, avec souvent une certaine sensibilité à la protection des ressources naturelles. Alors que les femmes rurales représentent plus d’un quart de la population mondiale (Source FNSEA), le statut qu’elles occupent n’est encore pas, ou trop peu, reconnu aux yeux du monde. De ces constats et pour le clin d’œil, cette journée internationale de la femme rurale se déroule à la veille de la Journée Mondiale de l’Alimentation.
« L’autonomisation des femmes revêt une importance cruciale pour éradiquer la faim et la pauvreté. En privant les femmes de leurs droits et de possibilités, ce sont leurs enfants et leurs sociétés que nous privons d’un avenir meilleur. » M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU - Octobre 2012.
C’est dans ce contexte que le GRDR et son partenaire l’ASPROFER (l’Association professionnelle des femmes rurales de Kayes au Mali), ont lancé en 2011 le projet « Promotion de la représentation et de la participation des femmes rurales à la prise de décision locale » avec le soutien de l’union européenne et du CCFD-Terre Solidaire. Un accompagnement, ainsi qu’une formation au plaidoyer politique et à la gouvernance locale ont été mis en place. Les enjeux étaient aussi, et surtout, d’informer et de sensibiliser les collectivités locales sur l’importance de la participation des femmes aux processus décisionnels.
Dans le suivi de cette initiative, s’est tenu le mercredi 25 septembre 2013, un forum national de restitution des résultats du projet de la « participation des femmes rurales des communes de Guidimakha Kafo à l’espace public ». Suite aux évènements politico-sociaux de mars 2012 et à une période de confusion et de violence, l’occasion a été donnée d’entrevoir quelques uns des changements en cours au Mali, ainsi que d’apporter une conclusion, en demi teinte, à ce projet.
La mise en place du réseau de femmes leaders, la promotion de la représentation et de la participation des femmes rurales, ainsi que les formations semblent avoir eu leurs effets bénéfiques. Aux côtés de la coordinatrice du GRDR, Mme Mariam Maguiraga Camara, Mme Niakaté Goundo Kamissoko - la présidente des femmes rurales de la région de Kayes a exprimé toute sa satisfaction quant aux résultats obtenus. Afin d’encourager les candidatures féminines lors des élections législatives, la rencontre avec les maires des communes a aussi porté ses fruits : Mme Niakaté Goundo Kamissoko a constaté que grâce à leur mobilisation le taux de participation des femmes lors des dernières élections présidentielles a été bien plus élevé.
En effet, une audience accordée par le Premier Ministre Malien Oumar Tatam Ly à une délégation de responsables d’associations féminines s’est tenue en septembre 2013 . A l’issue de celle-ci, Mme Maïga Sina Demba (ancienne ministre et vice-présidente du Réseau des Femmes africaines Ministres et Parlementaires) a déclaré que contrairement aux élections passées, les femmes ont été plus nombreuses que les hommes parmi les votants. La représentante de l’Union Européenne a effectué ce même constat, une participation des femmes d’environ 58% à la présidentielle de juillet et aout 2013.
Évidemment le combat est loin d’être terminé bien que les premières pierres semblent posées. L’engagement pour la représentation des femmes dans les instances de décisions doit être maintenu et martelé. Comme le rappelle Mme Fatoumata Kéïta - la Directrice nationale de la promotion de la femme, et malgré les résultats positifs obtenus, la disparité homme / femme au sein même des instances de décision reste un frein substantiel au développement rural et humain des pays du Sud.
