Les représentants du réseau européen sur les migrations et le développement (Eunomad) ont fait part de leurs préoccupations quant aux politiques migratoires européennes. Cet atelier était co-organisé par le GRDR et la Fundacion CEAR.
Le présent article restitue l’entretien de Cristiana Follana ( Délégue Fundacion CEAR-Habitafrica au Sénégal) avec « lÂ’Andalousie au FSM Dakar 2011’ (http://andaluciafsmdakar2011.blogspot.com/).
20% des migrants se dirigent vers lÂ’Europe, tandis que les 80 % restants ne sont pas pris en compte par les politiques. Dans ce contexte, ce ne sont pas uniquement les politiques migratoires qui impactent sur lÂ’immigration, mais toutes celles qui relient lÂ’aide aux accords économiques, accords de réadmission etc.
CÂ’est le constat établi par les interviews menés au FSM auprès des représentants du réseau européen Eunomad qui travaille à infléchir les politiques qui conditionnent les réalités migratoires (version audio en espagnol disponible à la fin de lÂ’article).
Parmi les multiples aspects relevés, les situations des migrants en transit ont été abordées au Sénégal, au Mali, en Mauritanie ou au Maroc. « Transit  » reste un terme à interroger, car il fait allusion à une situation ponctuelle tandis que le séjour dans ces pays est de fait de longue durée, voire une installation.
A la difficulté des parcours de ces migrants, sÂ’ajoute lÂ’indifférence ou le rejet quÂ’ils endurent de la part des gouvernements des pays dit ’de transi’, repoussés dans les « no manÂ’s land  ».
LÂ’Union européenne connaît et renforce cette réalité en incitant ces pays à faire partie de ses frontières extérieures. Le cas dÂ’école des accords de réadmission est évoqué dans lÂ’entretien, ils permettent à lÂ’Europe de se libérer de sa responsabilité en la déléguant à ces pays, et en se voilant la face devant la réalité vécue par des milliers de personnes. Afin de contracter ces accords, des méthodes coercitives sont employées, telle lÂ’association des accords aux fonds dÂ’aide au développement de ces pays. La déclaration de Nouakchott (novembre 2010) est une initiative des réseaux Sud-Sud et Sud-Nord o๠lÂ’on retrouve leurs revendications et propositions. Parmi les conclusions phares de cette déclaration, on retrouve la dénonciation des politiques mises en place par lÂ’Europe, la promotion du rôle des migrants dans les projets de développement, le travail en réseau, la représentation de la voix des migrants dans les espaces de concertation.
Une des conclusions décisives pour la suite du travail est le focus sur lÂ’accaparement des terres et des ressources hydrauliques en cours, qui va entraîner des déplacements forcés pour des milliers de personnes.
Pour en savoir plus : site du réseau Eunomad
LÂ’interview (Cristiana Follana)est disponible en suivant le lien : interview en espagnol