Souleymane DIALLO, président de la CADERKAF, Diane TOURE, secrétaire générale de la CADERKAF et Doulo FOFANA, vice-président du Grdr, ont ouvert cette journée en évoquant le partenariat de longue date entre la CADERKAF et le Grdr. Six représentants des cercles de la région de Kayes ont ensuite pris la parole, pour évoquer les problématiques que leur région pouvait rencontrer.
Spécialiste des questions géopolitiques au Sahel, Monsieur TRAORE a débuté par un retour historique sur la situation au Mali, évoquant les différentes étapes : le début du conflit avec les groupes armés indépendantistes attaquant le Nord du Mali en 2012 ; le tournant vers un terrorisme international et dispersé au niveau du Sahel ; puis celui vers des affrontements intercommunautaires et une hausse du banditisme étendu à l’ensemble du territoire.
Il est ensuite revenu sur l’accord de Paix signé entre l’Etat Malien et les groupes armés, et son application. Beaucoup de difficultés se présentent quant à sa mise en place, questionnant alors le rôle de l’Etat et son efficacité.
L’implication de la diaspora dans la recherche de la paix au Mali a ensuite été abordée selon plusieurs axes : • « Pas de paix sans développement  » : à travers ses actions de développement sur le terrain, la diaspora viendrait combler le déficit de l’Etat en termes de constructions d’infrastructures socio-sanitaires. Elle peut aussi contribuer à la coordination des actions de mobilisation sur la région. • La diaspora a un grand rôle dans la circulation de l’information entre ici et là -bas • Elle a aussi un rôle de lobbying, pouvant mener des actions de sensibilisation auprès des autorités françaises, des diplomates et des institutionnels au niveau de la Région de Kayes. • Enfin, de par les contributions financières les migrants ont de manière évidente un impact sur le conflit malien.
Lamine CAMARA, animateur de cette conférence, a ensuite ouvert le débat. Nombreux participants ont pris la parole, évoquant notamment la question des écoles coraniques, la question de la transmission intergénérationnelle, le rôle de l’Etat … Le représentant de l’ambassade du Mali a également pris place lors d’une dernière table ronde, permettant au président de la CADERKAF l’interpeller, formulant la nécessité d’un canal de dialogue entre la diaspora et l’Etat.
L’intervention de Bakary Traore fut enrichissante et détaillée, repositionnant le rôle de chaque acteur dans cette crise. Les échanges furent également riches et ils en appellent d’ailleurs d’autres, un sujet comme celui-ci nécessitant de longues heures de dialogue.