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Les ateliers de la filature : Redynamiser le textile africain en valorisant des savoirs-faire ancestraux

Fatoumata Soumaré a toujours eu une passion pour le textile, pour faire de sa passion son métier, elle décide de quitter son emploi en tant que DAF pour se consacré entièrement à la création de son entreprise, les ateliers de la filature, il y a un an. Pour y parvenir, elle sillonne le Sénégal pour comprendre l’industrie du textile la-bas, et comment sont utilisés les matières premières. Dans cet entretien, elle nous parlera de Falé, plus qu’une marque un collectif de 200 artisanes qu’elle a fondé dans le Sine Saloum, au Sénégal, des défis à surmonter et des objectifs qu’elle se fixe pour l’avenir.

Quelle est la problématique économique et sociétale que vous vouliez résoudre par votre projet ?

Au départ, l’idee de créer le projet au Sénégal est venu avec le Covid. C’est venu dans une phase compliquée où j’ai quitté mon emploi toute en structrant le projet. Je suis rentré au Sénégal pour me ressourcer et aussi pour sillonner le pays pour savoir quels étaient les matières premières et comment on les utiliser. Je me suis retrouvé dans le Sénégal oriental avec ma famille, c’est la-bas que j’ai découvert l’histoire du coton depuis sa culture jusqu’a sa transformation sur le territoire. J’ai toujours eu l’esprit d’entreprendre, on parle d’intra-entreprenurial quand on parle d’un salarié qui a un esprit entrepreneurial pour son entreprise, c’est de prendre des risques et de sortir de sa zone de confort même dans mes précedents emplois, c’était une qualité qu’on a toujours apprécié chez moi.

Quels sont les résultats économiques et sociétaux attendus de votre projet à court terme (3 à 6 mois) ?

Mes objectifs à court et moyen terme c’est de pérenniser, valoriser les savoirs-faire artisanaux de l’Ouest africain, autour du coton et d’autres fibres libériennes, issues des plantes d’Afrique subsaharienne. Dans un premier temps, c’est d’étudier toutes la chaînes, concrètement on achetait le coton auprès de la société industriel cotonnière du pays, et le seul acheteur de coton de tout les cotonculteur du pays parce qu’ils fournissent les intrants. Il y a une dépendance des agriculteurs envers cet industriel. L’objectif c’est de casser ce cercle pour que les agriculteurs deviennent autonomes. Faire en sorte que le collectif de femme qu’on a crée d’artisannes fileuses soit capables d’intervenir sur toute la chaîne de valeur. A partir du mois de juin, on va lancer un projet qui va inclure l’agriculture du coton des villages où se situent les artisannes fileuses. L’objectif c’est qu’elles soient capables de vendre un produit fini. Nous allons installer toute la partie en amont du produit fini textile comme des tapis ou coussin que nous commercialisons aujourd’hui. Aujourd’hui ces femmes nous vendent leur prestations, cela n’existait pas avant, on s’est retrouvé à gérer toute la phase en amont, avec l’achat du coton brute, le faire transformer par une usine, le faire nettoyer et garder par une autre. Ensuite, les distribuer au niveau de leur village pour qu’elles le travail en fil. Demain, notre objectif est d’acheter directement un fil auprès de ces groupements.

Par rapport à la commercialisation, on se positionne sur un marché de luxe. Quand je disais valoriser nos savoirs-faire, on partait d’une situation où la femme qui produit 1 kilo de fil de coton été payé l’équivalent de 8 euros pour un travail prenant un mois et dix jours. La premiere chose qu’on a fait c’est d’augmenter ce tarif, d’industrialiser la partie nettoyage et conservation du coton, qu’elle faisait elle-même. Ce qui représentait 60% son travail. On a enlevé cette partie et on l’a pris en charge. Ce qui fait qu’aujourd’hui, pour une somme de 15 euros pour deux semaine de travail, elle produise 1 kilo de coton. En prenant tout cela à charge, cela augmente le coût des matières premières à ce qui se pratique et aux habitudes des artisans qui travaillent le textile artisanal. On est dans un marché de luxe, avec des produits avoisinant les 1500 euros. Le marketing derrière est plutôt laborieux, notre entrée dans le marché est encore timide parce qu’il y a plus de barrière à l’entrée du marché, avec tout ce que cela comporte en terme de perception, le prix n’est pas forcément cohérent pour beaucoup car le coût de la manoeuvre est beaucoup plus faible que les pays de Nord, on parle de produit fini que des personnes ont fabriqué en étant payé au lance pierre. Pour atteindre nos objectifs, on veut atteindre 80% d’exportation de nos produits.

Comment percevez-vous l’impact sociétal de votre entreprise ?

L’impact de la création d’emploi et de vocation. Il y a le coeur de métier, et les métiers annexes comme la gestion, on a crée ces emplois autour des villages quasi-automatiquement, pour moi c’est une grande réussite. C’est aussi d’inspirer d’autres personnes, on a eu beaucoup d’exposition avec l’exposition sur les métiers d’art de Chanel qui eu lieu à Dakar. Lors de l’événement, on a eu l’occasion de parler avec plein de monde qui ont manifesté beaucoup d’intérêts pour notre projet. On a débuté un partenariat avec certains pour permettre de dupliquer l’activité. Il faut qu’on soit plusieurs à le faire pour être consistant sur le marché international.

Le projet Meet Africa est réalisé en collaboration avec l’Agence française de développement et Expertise France


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