Le Karakoro est aujourd’hui l’une des zones agro-sylvo-pastorales du Guidimakha les plus sujettes à la pression sur les ressources naturelles (forestières et foncières). La dégradation des ressources et leur exploitation abusive accentuent la réduction de l’espace exploitable pour l’élevage et l’agriculture, accélère la paupérisation des populations et accroît l’insécurité alimentaire. Cette situation résulte des effets du changement climatique mais aussi de facteurs humains et de certaines pratiques parmi lesquelles : la coupe abusive de bois et le charbonnage (le Guidimakha constitue la première réserve de charbon alimentant le pays), les techniques de cueillette (souvent peu respectueuses de la santé du végétal ), le surpà¢turage, etc.
Cette dégradation des ressources naturelles et ce rétrécissement des terres arables engendrent d’autres conséquences : l’accentuation des conflits entre usagers des ressources naturelles ainsi que des conflits fonciers et la surexploitation du potentiel restant. Cette situation persiste du fait de l’inexistence de règles (convention) d’usage ou de gestion et/ou la faible application et maitrise de celles-ci.
De plus, les communes du Karakoro présentent des caractéristiques hydrologiques difficiles qui affectent les terres arables et les aires de pà¢turage. Le déséquilibre écologique et les conditions climatiques (baisse et l’irrégularité de la pluviométrie) impactent de manière négative sur la production agropastorale. La disparition des végétaux accélère le ruissellement qui appauvrit les sols et crée des ravines dans les zones cultivées. Ces ravines s’élargissent rapidement, drainant l’eau de ruissellement qui érode ainsi sur son passage les berges et emporte le sol, entrainant une dégradation des surfaces cultivables. Ce phénomène fragilise les activités économiques et accentue pauvreté et insécurité alimentaire.
– Appuyer la formation d’une intercommunalité dans le Karakoro en vue d’une gestion commune des ressources naturelles. – Sécuriser les zones de production agropastorale face aux changements climatiques et préserver les potentialités sylvo-pastorales par l’aménagement du bassin du Karakoro – Former et sensibiliser les populations à une gestion durable des ressources naturelles.
– C’est l’une des toutes 1ères fois en Mauritanie qu’une intercommunalité se constitue. Celle du Karakoro, qui regroupe 5 communes de la région, a été créée autour de la question de la gestion des ressources naturelles. Un plan intercommunal d’actions environnementales a été élaboré et validé. Ce sont près de 55 000 personnes vivant en milieu rural qui bénéficieront de ce nouveau cadre d’action. – Un cadre de Concertation Intercommunal s’est formé regroupant 5 membres de chacune des 5 communes. Un comité de pilotage composé de 3 membres de chacune des communes a également été constitué. – 1 plan d’action climat-territoire a été élaboré avec les collectivités locales du Karakoro. Ce plan défini des règles communes de conduite pour une meilleure gestion des ressources naturelles locales. – Des aires protégées ont été aménagées pour mieux assurer la protection des ressources naturelles locales, notamment des rôneraies (menacées notamment par les transhumances et l’exploitation non organisée). Cette approche devrait permettre à 350 agriculteurs locaux de pérenniser les ressources qu’ils exploitent. – Des animations territoriales ont été organisées afin d’identifier des agriculteurs qui pourraient bénéficier de la structuration d’une filière de transformation et de valorisation des produits forestiers non ligneux.
Communauté urbaine Grand Lyon, Véolia Eau