Le 4 mars dernier a eu lieu à Dakar le lancement du projet SADMAD (Système Alimentaire Durable et lutte contre la Malnutrition à Dakar) en présence d’une cinquantaine de participants, dont Patrick Reboud, représentant de l’Union Européenne à Dakar et de Vincent Martin, représentant de la FAO au Sénégal. Ce programme, financé par l’Union Européenne, la Fondation de France et le CFSI se fixe pour objectif de lutter contre la vulnérabilité alimentaire dans la région de Dakar, en valorisant sa production agricole.
La région de Dakar demeure une zone de production agricole importante. On y dénombre plus de 3000 exploitations agricoles et près de 30% de la production maraîchère du pays provient de cette région. Cependant, cette richesse est menacée par l’étalement urbain, qui entraîne une forte pression sur les terres fertiles. En effet, de plus en plus d’exploitations familiales agricoles cèdent la place à des projets immobiliers. Exploitations familiales qui pourtant contribuent grandement à l’alimentation urbaine.
D’autant plus paradoxal que l’on y trouve également des situations d’insécurité alimentaire et de pauvreté particulièrement préoccupantes. Un enfant sur deux, par exemple, arrive à l’école sans prendre de petit-déjeuner. Et un enfant sur trois souffre de carences en vitamines et minéraux. Alors que seules 1,7% des écoles élémentaires publiques de la capitale abritent une cantine. Si la région de la capitale n’est pas la plus défavorisées dans les statistiques, elle est bel et bien celle du Sénégal qui compte le plus grand nombre de personnes pauvres.
« Le principal enjeu est de mettre en place des systèmes alimentaires qui valorisent le potentiel agricole local, les circuits courts, et permettent de nourrir les populations de manière saine et durable », résume, Vincent Martin, représentant de la FAO au Sénégal. Ainsi, le projet propose de mettre en relation des cantines scolaires de quartiers défavorisés avec des agriculteurs locaux . Il s’agit également d’initier les enfants (et par ricochet leurs parents) au micro-jardinage, qui peut -être une technique pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire… ou même pour vendre des surplus.
L’idée est également de revaloriser certains aliments qui possèdent de très grandes qualités nutritives, mais dont les consommateurs n’ont pas conscience. C’est le cas par exemple du jujube, de la patate douce ou encore des fruits du baobab. Une étude sur les études alimentaires sera donc réalisée dans le cadre du projet et les résultats obtenus serviront de base à la promotion du « consommer local  », par ailleurs voulu par le gouvernement sénégalais.
Enfin, le projet s’attachera à la production de connaissances sur le système alimentaire dans le département de Rufisque et sur le rôle que jouent les exploitations familiales de la région dans l’alimentation des citadins. Des propositions seront formulées pour sécuriser les exploitations familiales en lien avec les collectivités locales.
Avec toujours en fil rouge la volonté de pérenniser le projet au-delà des 3 ans de mise en œuvre : agir auprès des enfants, en milieu scolaire, c’est répondre à un impératif, mais c’est aussi s’inscrire dans la durée.
>> La fiche du programme SADMAD