La Tunisie connaît une longue histoire d’émigration depuis les années 1970. Aujourd’hui, elle est à la fois un pays d’origine, de destination et, de manière plus limitée, de transit des migrants. Néanmoins, plusieurs problèmes se posent pour le pays.
Depuis plusieurs années, le taux d’émigration ne cesse d’augmenter. Pour cause, la pression sur le marché de l’emploi et le taux élevé du chômage, notamment parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, posant la question de l’employabilité des jeunes.
Aussi, la Tunisie vit une situation de «  fracture territoriale  » qui résulte d’inégalités de développement entre les régions côtières et celles de l’intérieur (écarts socio-économiques, inégalités d’accès aux services de base et qualité de ces services), qui n’ont cessé de s’amplifier depuis près de 50 ans.
Au niveau des territoires, les acteurs publics et privés n’envisagent que rarement la gestion des migrations comme un enjeu stratégique. Une meilleure intégration de la dimension migratoire dans les stratégies des acteurs locaux est ainsi primordiale.
Enfin, la communauté tunisienne à l’étranger (Tunisiens Résidents à l’Etranger – TRE) représente plus d’un dixième de la population Tunisienne. De ce fait, il est important pour la Tunisie de maintenir un lien fort avec les TRE, notamment de deuxième et troisième génération, pour qu’ils participent à la transition démocratique et au développement économique du pays. La valorisation des apports des diasporas dans le développement territorial est un élément clé pour le pays.
Financé par l’AFD, le projet ’Gestion Locale des Migrations’ vise l’insertion socio-économique des jeunes et l’intégration des migrations dans les stratégies de développement territorial dans des territoires ciblés au sein de trois gouvernorats tunisiens : Médenine (ville de Béni Khedache), Jendouba (ville de Ain Draham) , Kasserine (ville de Sbeitla) .
L’objectif globale de l’action est de contribuer au développement de mécanismes efficaces pour aborder la problématique de la migration au niveau local à travers des initiatives d’intégration économique et sociale dans les régions affectées par la migration.
Cinq objectifs plus spécifiques sont mis en oeuvre, à savoir :
Afin d’atteindre ces objectifs, les activités sont réparties en 5 résultats :
Les activités du Résultat 1 visent à améliorer la connaissance des acteurs locaux de la situation migratoire de leur territoire. Elles seront ainsi destinées à l’ensemble des acteurs locaux indispensables à l’animation d’un dialogue territorial autour des questions migratoires : institutions publiques du gouvernorat, communes (ou délégations), société civile, secteur privé, représentants de la diaspora, représentants de la population y compris immigrés, migrants de retour et jeunes susceptibles de migrer.
Les activités du Résultat 2 visent à renforcer la prise en compte des enjeux migratoires dans les stratégies de développement local, en adoptant une approche globale qui embrasse à la fois l’impact positif (comment maximiser la plus-value apportée par les migrations ?) et négatif (comment minimiser la moins-value ?) de la migration sur le développement.
Les activités du Résultat 3 visent l’un des principaux déterminants de l’émigration chez les jeunes tunisiens : l’insertion socio-professionnelle. Elles consistent à renforcer l’écosystème local d’appui à l’insertion socio-professionnelle, en : – accompagnant les professionnels locaux, – développant le système de mentorat d’entrepreneurs, – facilitant la promotion des projets portés par les jeunes auprès de la diaspora.
Les activités du Résultat 4 ciblent le renforcement de la résilience communautaire. Il s’agit du soutien financier et technique à des initiatives pour l’insertion des populations vulnérables et/ou le lien du territoire à sa diaspora. Il s’agit d’impacter la situation sociale, culturelle et citoyenne des territoires, de renforcer l’engagement des populations vulnérables, de créer du lien social et de faciliter l’émergence de projets en lien avec les migrant(e)s.
L’axe 5 vise la capitalisation et la diffusion des résultats, outils et méthodologies du projet. Il connectera au projet les acteurs institutionnels en charge de la stratégie nationale, et les autres acteurs du domaine « Migrations et développement  » intervenant en Tunisie. Ce résultat cible l’ensemble des acteurs concernés par la thématique Migration au niveau local et national.
Les trois partenaires sont collectivement responsables de la mise en oeuvre des activités de capitalisation