« L’idée d’un mur comme frontière m’a un peu choquée  ». Noémie est en classe de 6ème au collège de La Morinie à Saint Omer (Nord Pas de Calais). Une fois par mois, tout au long de l’année scolaire 2015, elle a participé, avec ses camarades, à des ateliers « Jeunesse & Citoyenneté  ». Ces séances, animées par le Grdr Migration-Citoyenneté-Développement , portent sur des sujets variés mais imbriqués tels que les discriminations, les frontières et la migration, les femmes immigrées, etc. Les enfants apprécient : « on parle de choses intéressantes (….). On est en sous-groupes. Au début, on ne sait pas ce qu’on va faire, c’est la surprise à chaque fois !  ».
Les ateliers visent à déconstruire certains clichés qui peuvent être déjà ancrés chez les enfants, pour favoriser la tolérance et le respect de l’autre et de l’étranger. Lors du 2ème atelier, un jeu de rôle fait vivre aux jeunes les mobilités dans le monde. Répartis dans 4 pays de la planète, les élèves doivent réussir à se rendre visite. Ressentir les difficultés et les inégalités de traitements
emmène les élèves au-delà des préjugés qu’ils pouvaient avoir, notamment de l’idée selon laquelle il est facile de venir en France. « Il est difficile, pour certaines personnes, de voyager et de passer d’un pays à un autre  » (Lou-Anne). En ressentant l’inégale accès à la mobilité a suscité beaucoup de débat sur les frontières, leurs origines, leur utilité, etc. Les témoignages d’une femme immigrée venue de Centreafrique ou de représentants de la Cimade donnent aux élèves des illustrations concrètes.
Pour certains sujets déjà connus, comme la discrimination, c’est l’occasion d’aller plus loin et de prendre conscience des conséquences de ses propres actes. Les élèves jouent pour parler et ouvrir le débat : par exemple, « comment voyons nous les belges, et comment les belges nous voient-ils ?  ». Les discussions sont suivies de quelques vidéos illustrant les conséquences des préjugés : les discriminations. « Il faut traiter les autres comme tu veux être traité, c’est-à -dire ne pas les juger sur leur couleur de peau, etc.  » complète Noémie. « Ce qui m’a le plus marqué, c’est que certaines personnes souffrent de la discrimination au quotidien  ».
Ce qui nous importe lors de ces ateliers est de créer un espace propice à l’échange et à la prise de parole. Les séances sont articulées autour de supports ludiques, jeux de rôles, travaux en groupes, diffusion de courts-métrages, suivis ensuite de débats et de temps d’informations. Grà¢ce à ces ateliers, les élèves appliquent ce qu’ils ont appris à leur situation personnelle ou à celle des autres autour d’eux. Pour Lise, « à cause des discriminations sur le physique, on peut se sentir mal dans sa peau. Par exemple, certains disent ‘les rousses, c’est des sorcières !’  ». D’autres relèvent que les discriminations sont partout, « à la récré, à la sortie du collège. à‡a m’a appris à réagir. Quand on m’embête, je ne réponds plus  » (Samuel). Samuel retient qu’ « il ne faut pas juger les gens qu’on ne connait pas ; sinon ça peut les amener à faire une grosse bêtise : le suicide, les bagarres…  ». José conclut : « les discriminations, ça ne doit pas exister  » !
Une belle année écoulée en compagnie de ces élèves, qui deviendront, nous en sommes sà »res, des ambassadeurs d’une citoyenneté mondiale tolérante !
L’équipe d’animation : Pauline Casalegno, Solène Isola et Khoudia Ndiaye
Pour suivre les séances en images, vous pouvez visionner le court-métrage réalisé lors du dernier temps de rencontre, qui fut un temps de bilan des ateliers réalisés durant l’année.
Pour en savoir plus, vous pouvez contacter l’antenne du Grdr en Nord-Pas de Calais antenne.npdc@grdr.org 03.20.42.83.11 Maison de l’Economie Sociale et Solidaire 235, Boulevard Paul Painlevé 59000 Lille