Le Grdr s’engage aux côtés des associations BATIK International, NOUR, et Flambeau vert de l’Environnement pour permettre à des jeunes Algériens de consolider leur parcours professionnel grà¢ce à l’apprentissage de métiers au sein du secteur associatif. En effet, depuis la fin des années 90 le tissu associatif est souvent venu combler le vide laissé dans le secteur social à la suite des mesures d’ajustement structurel. De plus, des nouvelles dynamiques de type « entrepreneuriat social » se structurent, sous forme d’associations, autour d’activités agricoles ou artisanales. Ces nouvelles formes d’action permettent un réinvestissement des gains à des fins sociales, de redistribution ou environnementales et de développer de nouvelles compétences. Autant de savoir-faire mal valorisés sur le marché du travail qui sont pourtant de réelles opportunités d’insertion professionnelle pour la jeunesse algérienne.
Ces activités entrent dans le cadre du projet Innov’Asso, financé par le Programme D’Appui Jeunesse Emploi (PAJE) de l’Union Européenne et de l’Algérie.
En Algérie, les 18-35 ans, qui représentent 70% de la population, sont nettement plus frappés par le chômage que leurs aînés. Près d’un jeune algérien sur quatre n’a pas d’emploi alors que le taux de chômage ramené à l’ensemble de la population active est de 10%. Conséquence : la précarité et l’économie informelle s’enracinent. Pendant ce temps, le potentiel pour l’insertion professionnelle que représente le secteur associatif reste sous-estimé par les acteurs algériens de l’emploi et les jeunes eux-mêmes.
Travailler au sein d’une association implique pourtant de nombreux savoir-faire et compétences, par exemple en gestion administrative et financière, en coordination de projets, en animation et médiation socio-éducative, etc. Et de nombreux domaines d’activités correspondent aux champs sectoriels ciblés par le gouvernement Algérien comme ayant une forte valeur ajoutée pour augmenter la croissance et l’emploi. Parmi ceux-ci on trouve les énergies renouvelables, la formation professionnelle, le numérique, le tourisme, les sports et loisirs ou encore la santé. Des activités qui correspondent justement aux cœurs de métiers de nombreuses associations algériennes.
Dans cette optique, les associations partenaires du projet Innov’Asso s’engagent dans les régions d’Oran et de Khenchela pour valoriser les savoir-faire acquis et développés en travaillant au sein d’une association. Depuis mai 2016, des enquêtes sont en cours pour identifier les métiers et compétences du secteur. A l’issue de cette phase de diagnostic, un répertoire des compétences et des services associatifs et un référentiel des métiers sera mis à la disposition des acteurs institutionnels.
Ainsi, cette étude pourra contribuer à mettre à jour la Nomenclature Algérienne des Métiers et Emplois (NAME). Un dialogue a été établi en ce sens avec l’Agence nationale de l’Emploi (ANE) algérienne. Actuellement, la NAME répertorie 422 professions. Mais un grand nombre de postes, fonctions et compétences développées au sein du milieu associatif sont encore mal définis, voire absents. Notamment lorsqu’il s’agit de métiers « émergents  » (par exemple : coordinateurs de projet de coopération, gestionnaires administratifs et financiers multi-bailleurs, réalisateurs et producteurs de webradio, auxiliaires de vie scolaire vers une éducation inclusive des jeunes porteurs de handicap, médiateurs socioculturels, éco-guides sensibilisant à la protection de l’environnement et au développement durable, etc.).
L’actualisation du référentiel des métiers en Algérie sera ainsi un moyen de valoriser le secteur associatif auprès des jeunes en tant que tremplin vers l’emploi. Cette démarche aidera à clarifier les débouchés professionnels que propose le tissu associatif, ceux-ci n’étant pas toujours clairement identifiés par les jeunes ou même les établissements de formation comme permettant d’acquérir une expérience professionnelle.
Dans le même ordre d’idées, 16 associations algériennes bénéficieront de financements qui leur permettront de proposer des stages à 200 jeunes. Un soutien qui permettra d’accroître l’employabilité du secteur associatif et contribuera à lui donner une place plus active dans le tissu économique local.