9 décembre 2015
Paris, le mercredi 9 décembre 2015– Le 7 décembre, Marine Le Pen, tête de liste pour les élections régionales dans la région Nord-Pas de Calais-Picardie, a déclaré vouloir supprimer toute la coopération internationale de la région si elle élue*. Coordination SUD, qui rassemble les ONG françaises de solidarité internationale, s’indigne de ce propos.
Contrairement à ce qu’affirme Marine Le Pen, la solidarité internationale ne s’oppose pas à la solidarité nationale. Les défis qui se posent aux territoires régionaux résonnent au diapason de ceux du monde : emploi, inégalités, vivre ensemble, droits humains, migrations, développement territorial durable, pour n’en citer que quelques-uns.
Pour Philippe Jahshan, président de Coordination SUD : « La coopération internationale des régions, de territoire à territoire, ce n’est pas un appauvrissement o๠l’on prendrait à des habitants de régions françaises pour donner à l’étranger, c’est au contraire un enrichissement mutuel, qui permet des apprentissages, des échanges d’expériences et la promotion d’un monde durable partout  ». La solidarité est, par ailleurs, une valeur républicaine défendue par une majorité de concitoyens.
Marine Le Pen a pris comme exemple le don de moustiquaires pour lutter contre le paludisme dans les prisons sénégalaises. La lutte contre le paludisme, comme contre toutes les pandémies, c’est justement s’attaquer à une maladie qui frappe ou peut frapper l’ensemble du monde, et aussi en France. Les moustiques se moquent des frontières.
S’engager dans la solidarité internationale, notamment grà¢ce à l’action des régions, c’est permettre à des jeunes d’enrichir leur expérience, et d’accroître très significativement leur possibilité de trouver un emploi. Faut-il priver les jeunes habitants en région Nord-Pas de Calais-Picardie de cette chance ? S’engager dans la solidarité internationale, c’est aussi une formidable occasion de partager un monde en continuelle évolution, interdépendant et nécessairement solidaire.
Enfin, Coordination SUD rappelle que le financement des collectivités territoriales pour la solidarité internationale bénéficie aussi aux acteurs associatifs de ces mêmes collectivités. Pour un euro dépensé par les collectivités, les ONG lèvent 80 € en provenance d’autres financeurs**. Les acteurs de la solidarité internationale en régions contribuent ainsi au dynamisme de leur territoire, par la création d’emplois et la contribution à la cohésion sociale.
* Agence France Presse, 7/12/2015, repris notamment par La Voix du Nord. ** Argent et associations de solidarité internationale 20016-2011, AFD-MAEDI-Coordination SUD, mai 2015.