Le Grdr a mené une enquête auprès des associations issues de la migration dans le cadre du programme « Initiatives citoyennes pour le développement durable  » (ICI DD) . Le recensement de leurs actions en faveur du développement durable et l’évaluation de leurs connaissances des dispositifs territoriaux mis en place par les services publics nous permettent de mieux adapter notre accompagnement. Il s’agit de faire un état des lieux de la perception et des connaissances de la population sur les dispositifs existants autour du développement durable et de renforcer la capacité d’intervention des acteurs associatifs sur les enjeux environnementaux.
Les 42 associations interrogées, basées à Paris et en Seine-Saint-Denis, interviennent en France ainsi que dans leurs pays d’origine, principalement en Afrique de l’Ouest et au Maghreb.
En France, elles travaillent sur les enjeux d’insertion socio-économique, l’interculturalité et l’éducation à la citoyenneté mondiale sur les relations Nord/Sud. Les associations de migrants mènent également des projets de co-développement local en direction des pays d’origine, dans des domaines tels que la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire, l’adduction d’eau ou encore l’énergie.
D’après l’enquête, environ 70% des associations intègrent la dimension sociale du développement durable dans leurs activités et plus de la moitié prennent en compte ses volets économique et environnemental. Ainsi, participer au développement des territoires de manière pérenne fait partie des préoccupations des associations de migrants. Cependant, leurs activités sont trop rarement intégrées au sein des dispositifs de développement durable mis en place à l’échelle locale.
L’enquête révèle que les membres des associations de migrants sont plus souvent informés des initiatives de développement durable portées à l’échelle nationale ou internationale que celles portées à l’échelle locale. Par exemple, un peu plus de la moitié des personnes interrogées connaissent l’Agenda 21 et plus de 70% d’entre elles ont entendu parler de la COP 21.
Mais à l’inverse (et comme c’est le cas pour beaucoup de Franciliens), très peu connaissent les dispositifs proches de chez eux, comme le plan « géothermie  » mis en place dans le 19ème arrondissement de Paris qui permet de chauffer des appartements grà¢ce à des sources d’eau chaude naturelles tout en réduisant de 60% les émissions de gaz à effet de serre. Mêmes conclusions pour le projet de centrale solaire photovoltaïque pour l’électrification de la ville ou encore de la campagne « Du vert près de chez moi  » . Un peu plus nombreux sont les acteurs associatifs qui savent que 20% des aliments des cantines scolaires parisiennes sont d’origine bio ou qui connaissent le site « Acteurs du Paris durable  » . Mais elles représentent toujours moins de la moitié des personnes interrogées.
Au final, cette enquête révèle qu’une meilleure concertation à l’échelle locale permettrait aux associations de migrants de mettre davantage leurs activités en lien avec les dispositifs de développement durable existants. Raison pour laquelle le Grdr s’engage auprès des acteurs associatifs issus de la migration pour qu’ils prennent pleinement part à l’élaboration des politiques de leurs territoires.