Le 15 juin dernier, plus de 450 organisations de la société civile interpellaient le Président de la République, Monsieur Macron, pour lui demander dÂ’adopter un changement radical de la politique migratoire de la France.
Le 12 juillet suivant, le gouvernement a présenté à la presse son « Plan Migrants  », qui, loin de prendre en compte la mobilisation importante des acteurs de la société civile, base tout sur argumentaire sur le principe de « dissuasion migratoire  ».
LÂ’entêtement de nos dirigeants à conduire des politiques dÂ’exclusion, guidées par une approche sécuritaire qui enferme les gens dans des catégories, les divises et les oppose, est incompréhensible. Jacques Toubon, le Défenseur des Droits, critique lui-même le plan migrants en précisant quÂ’il « sÂ’inscrit dans la ligne des politiques successives qui dysfonctionnent depuis 30 ans  ».
Ce plan a été établi sans concertation préalable, sans respecter le droit dÂ’asile et sans respecter non plus la dignité des êtres humains qui fuient des situations tellement insupportables, quÂ’elles les poussent à se jeter sur les routes et à risquer leurs vies, plutôt que de rester chez eux et dÂ’être sà »rs de la perdre.
Parler de la France comme du « pays des droits de lÂ’Homme  » est aujourdÂ’hui considéré comme une farce grotesque par de nombreux commentateurs politiques. Pourtant, au quotidien, de nombreuses personnes partout en France sÂ’organisent en association ou de façon informelle pour pallier aux manques de lÂ’Etat. Distribution de petits déjeuners, aide à la domiciliation, accompagnement juridique, hébergement dÂ’urgenceÂ…nous sommes des milliers à nous mobiliser chaque jour selon des valeurs de solidarité et dÂ’humanité.
Partant de là , ce que demande la société civile nÂ’a rien de révoltant : lÂ’arrêt des violences policières, la fin du délit de solidarité et la mise en place dÂ’une politique respectueuse des droits fondamentaux. En sommes, ce que réclame nos associations, organisations et collectifs nÂ’est que le respect du droit par le gouvernement français. Ce faisant nous ne dépassons pas les bornes, ce sont nos politiques qui le font.
Sans réponse de la part du gouvernement malgré nos appels répétés, nous nous engageons à organiser de nous-mêmes une conférence nationale sur les questions migratoires, avec toutes les associations locales et nationales, les collectifs de migrant.e.s et les de citoyen.ne.s engagés dans des initiatives locales de solidarité. Nous sommes nombreuses et nombreux à demander cet espace de concertation thématique, nous nÂ’abandonnerons pas.