La crise sanitaire que nous vivons a eu un impact important sur nous tous. Sur le Grdr également. Tous les territoires sur lesquels nous menons des activités ont fait l’objet de mesures de restrictions prises par les États. Par mesure de sécurité, tous nos salariés ont été placés en télétravail et toutes les activités collectives ont été ajournées entre la mi-mars et le début du mois de juin.
Mais partout, sur tous les territoires, nos équipes, après un temps d’hésitation et de doute, se sont adaptées. Aux côtés de nos partenaires locaux, elles ont travaillé pour limiter la propagation du virus, grà¢ce à des actions concrètes. Nous restons également totalement mobilisés pour faire face à « l’après  » qui s’annonce particulièrement difficile sur certains territoires. La crise économique annoncée laisse planer de grandes inquiétudes sur la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Et elle aggravera, partout, la situation des personnes les plus vulnérables, parmi lesquels les jeunes sans emploi, les agro-pasteurs et les migrants.
Notre équipe de Bakel s’est fortement mobilisée sur toute une série d’actions de sensibilisation et de prévention pour lutter contre le Coronavirus. Elle a participé, aux côtés d’Action Aid Sénégal, et en collaboration avec les acteurs locaux, à la production d’émissions de radios et de télévision locales, à la production de clips vidéo de sensibilisation. Des kits d’hygiène ont été distribués dans certains quartiers, à des personnes particulièrement vulnérables. En Casamance, nous avons été sollicités par le maire de la commune de Dembéring pour équiper les écoles en produit d’hygiène. Le reste de nos activités ont plus généralement porté sur les questions de sécurité alimentaire. Des distributions de vivres ou d’intrants agricoles ont été organisées. Des dispositifs de soutien financier pour pérenniser des activités génératrices de revenus dans cette période difficile ont été mis en place. Enfin, un « plan de soutien à la résilience du système alimentaire du département de Rufisque dans le contexte de la pandémie COVID-19  » a été élaboré aux côtés du Conseil Départemental et des acteurs locaux, avec le soutien financier du CFSI et de la Fondation de France. Il permettra de soutenir les producteurs maraîchers à travers un appui adapté en intrants. Il accompagnera également l’approvisionnement des entreprises agro-alimentaires artisanales qui transforment des céréales. Enfin 60 familles vulnérables recevront des kits alimentaires de légumes et céréales locaux.
Témoignage : Diénaba Diallo Conseillère municipale à Bakel, Présidente de cadre de concertation du quartier Modincané « Je me réjouis de l’appui important que le Grdr a apporté, avec le soutien de AAIS, aux populations de Bakel dans le lutte contre la COVID19. La sensibilisation menée à travers les radios communautaires et les artistes locaux a contribué à l’éveil de conscience des communautés. Les produits distribués ont permis aux couches vulnérables (enfants, personnes à¢gées, femmes enceintes) de disposer de lave-mains et de produits antiseptiques (savon, eau de javel, gel) pour se protéger avec leurs familles. L’impact de cet appui dans la vie quotidienne des populations est visible et Dieu merci, à ce jour, Bakel n’a pas enregistré de cas COVID19. Aujourd’hui, chacun est conscient des dangers liés à la propagation du virus, les modes de transmission et les gestes barrières efficaces à adopter pour barrer la route au CORONAVIRUS.  »
Dès le mois de mars, l’équipe de Canchungo, aux côtés du Réseau des Association des Jeunes (RAJ) et de la Croix Rouge et avec le soutien financier de l’AFD, a mis en place un plan d’action afin de sensibiliser les populations dans les zones urbaines à fort risque de transmission du virus (marchés, places, gares). Des dispositifs de nettoyage et de lavage de mains ont été mis en place. Pour faire face à l’exode urbain qui faisait craindre une propagation du virus en milieu rural, le Grdr, grà¢ce à l’appui financier de l’association issue de la diaspora « Jukanin Manjaku  », a mobilisé des volontaires dans 54 villages de la région de Cacheu pour mener des opérations de sensibilisation. Cette action a ensuite été étendue à 25 villages de la région d’Oïo.
Par ailleurs, des plans d’actions sont en cours d’élaboration, toujours grà¢ce à l’implication de la diaspora bissau-guinéenne, pour réduire les risques liés à la crise alimentaire qui pèse sur les trois piliers de l’économie régionale (cajou, économie informelle, transferts des émigrés).
Le Grdr a été sollicité par la Direction Préfectorale de la Santé pour mener des actions de prévention auprès des habitants de la commune urbaine de Boké et des districts de la commune rurale de Tanéné. 10 postes de santé ont été équipés en dispositifs de lavage des mains, solutions hydro-alcooliques, savons, etc. afin de protéger autant que possible le personnel soignant et les patients. Le Grdr a également apporté son concours logistique aux autorités sanitaires pour leur faciliter l’accès auprès des malades identifiés. Notre équipe a également fourni du matériel de protection (notamment des thermoflash) aux jeunes volontaires de la Commune urbaine de Boké engagés dans des actions de prévention. Ils ont également été accompagnés dans des actions de prévention sur les principaux axes routiers. Enfin, le Grdr a contribué à la réalisation et à la diffusion radio de messages de sensibilisation aux gestes barrières les 3 principales langues locales (Peulh, Landoumah et Soussou). Des actions de proximité ont été organisées dans les zones non couvertes par la radio. Toutes ces actions sont financées sur des ressources de l’AFD qui les a autorisées dès le début de la crise.
Témoignage du Docteur Lanciné Keita Chef du centre de santé de Boké « J’apprécie fortement le soutien que vient de nous apporter le Grdr dans ces moments difficiles. Cela va nous permettre de nous renforcer dans notre combat contre le Coronavirus qui commence à gagner du terrain en Guinée. Les premières réunions que nous avons tenues montrent, que le Grdr veut s’inscrire dans les priorités locales. Nous espérons recueillir des données intéressantes à partir des enquêtes qui vont se faire prochainement pour mieux orienter notre action en tant qu’autorité locale sanitaire. Nous en avons besoin pour nous accompagner dans la recherche de solutions pour faire face aux effets de la pandémie dans la commune rurale.  »
Sollicité par les Conseils Régionaux et l’administration locale, le Grdr a intégré les comités techniques régionaux de riposte au COVID-19 dans le Gorgol et le Guidimakha. Il participe également aux réunions de coordination des ONG en Mauritanie. Plusieurs actions de sensibilisation ont été menées dans le Gorgol, le Guidimakha et à Nouakchott, notamment par la formation aux gestes barrières d’intermédiaires, ou encore par la distribution et l’installation de kits d’hygiène dans les points stratégiques de la ville. Un couturier a également été financé dans le Gorgol pour produire des masques. En parallèle, pour faire face à la crise alimentaire qui guette, des banques de céréales sont en cours de mise en place dans 10 villages du Gorgol, avec l’appui du Grdr et le soutien de l’AFD et du CCFD-TS. Plusieurs agriculteurs seront ainsi approvisionnés en semences vivrières (sorgho, niébé…) en vue de la campagne agricole d’hivernage qui se profile.
Témoignage de Souleymane So Maire Adjoint de la commune de Kaédi en charge du suivi des activités des organisations internationales partenaires Je tiens d’abord a remercié toute l’équipe du Grdr pour son sérieux, son dévouement et son abnégation dans la lutte contre la pandémie. Cet appui c’est matérialisé par l’organisation d’une campagne de sensibilisations de la population sur le respect des gestes barrières à travers une voiture sonorisée, sillonnant les quartiers périphériques de la ville. Le Grdr a aussi mobilisé des moyens financiers, matériels et humains pour distribuer des kits d’hygiènes et des masque de protection auprès de 310 familles du quartier Tantadji, situé le long du fleuve et connu pour sa vulnérabilité aux épidémies. Je tiens donc à réitérer, au nom des habitants de Kaédi, mes remerciements les plus sincères GRDR. Et nous sommes entièrement disponibles pou l’accompagner et le soutenir le dans l’ensemble de ses activités programmés au sein de la commune.
La situation générale au Mali rend l’action de nos équipes difficiles sur le plan de la lutte contre la pandémie. La situation sécuritaire est très tendue. A cela s’ajoute des élections législatives contestées, des manifestations importantes pour réclamer le départ du Président au pouvoir et surtout des émeutes contre le confinement qui ont été particulièrement violentes, notamment à Kayes. Au regard de cette situation, la lutte contre le coronavirus est souvent reléguée au second plan. Néanmoins notre équipe a co-produit avec le soutien de la coopération belge ENABEL une mini-série de 3 clips de sensibilisation en français et en bambara « Mao & Kao – affaire de coronavirus  » qui sont diffusés à grande échelle et à des heures de grande écoute sur la chaîne de télévision généraliste et panafricaine ’Africà¢ble’ ainsi que sur l’ORTM au Mali. Elle a également été visualisée plus de 20 000 fois sur les réseaux sociaux.
L’équipe du Grdr accompagne l’association « Les Amis et Citoyens de Béni-Khedache en France  » (ACBF), créée en janvier 2019, qui souhaite financer l’achat de matériel sanitaire pour les hôpitaux de Beni Khedache et de Ksar Jaddid, commune du sud de la Tunisie. Bien que la collecte ait été lancée en partenariat étroit avec la municipalité et la société civile locale, des complications sont apparues au niveau de la plateforme de collecte de dons. Le Grdr s’est mobilisé pour les accompagner dans cette démarche nouvelle pour eux et a ainsi pu faciliter le transfert des fonds. Les acteurs locaux ont désormais pris le relai. Par ailleurs, le Grdr a rédigé des notes contextuelles, grà¢ce aux témoignages de ses partenaires locaux, décrivant la situation sur les territoires notamment sur les plans sanitaire, social et économique. Ces notes, qui servent désormais de base de plaidoyer, mettent en évidence le rôle essentiel qu’ont joué les autorités locales dans la gestion de cette crise, la place prépondérante prise par les associations de jeunes et le rôle important tenu par les Tunisiens de l’étranger pour faire face à la situation.
Témoignage de Mustapha Ounissi Président de l’Association des Amis et Citoyens de Beni Khedache en France (ACBF) « L’initiative de l’ACBF de mettre en place une cagnotte solidaire depuis la France pour aider Beni Khedache est venue d’ici, en France. On a géré dans l’urgence avec la municipalité. Si j’avais su à l’avance les contraintes et difficultés de mise en place de la cagnotte, j’aurais travaillé autrement. Pour la suite, on va organiser des réunions avec les adhérents de l’ACBF, on va consolider les rapports et la communication avec la municipalité. Si je rentre en Tunisie cet été, je vais leur rendre visite et essayer de les mobiliser pour travailler ensemble et collectivement pour l’ensemble des citoyens de Beni Khedache.  »
Malgré des mesures de confinement strictes, notre équipe en Algérie est restée active afin que les actions de riposte mise en place par la société civile dans les wilayas de Tissemsilt et Tiaret restent coordonnées. Cette dynamique devrait conduire à des actions concrètes en matière de « déconfinement responsable  », de respect des règles de citoyenneté (gestes barrières entre autres) et l’implication des parents d’élève dans le rattrapage scolaire suite à la fermeture des écoles. Dans le cadre de notre programme PAIDEL-DZ cofinancé par la Commission Européenne et l’AFD des microprojets économiques suscités par la pandémie de COVID-19 (fabrication de masques, assistance à domicile, paniers de la ménagère…) sont identifiés et seront financés dans ces deux wilayas.
Témoignage de Mohamed Chaouche Directeur du bureau de l’Académie algérienne de l’action humanitaire et des droits de l’homme. « Depuis le début de l’épidémie le bureau de l’ « Académie algérienne de l’action humanitaire et des droits de l’homme », soutenu par les partenaires locaux du projet PAIDEL-DZ et le Grdr, s’est organisé pour faire face à la situation. Nous avons recensé les familles vulnérables, et 90 d’entres elles, dans le besoin, ont reçu de 20 quintaux de denrées alimentaires de première nécessité. 150 autres familles ont eu des vêtements neufs pour leurs enfants à l’occasion de la fête de l’aïd. Au même moment, alors que tout le monde se ruait vers les aliments de bases, la semoule ou le lait, notre équipe a coordonnée la vente de ces produits et équipé ceux qui faisaient la queue avec 5000 masques, 100 visières et 120 camisoles. Nous avons fait la même chose dans les bureaux de poste. De plus, nous avons pris part à toute une série d’opérations de désinfection organisées par les autorités en coordination avec les associations locales.  »
En France, la situation dans les foyers de travailleurs migrants a suscité beaucoup d’inquiétudes (surpeuplement, précarité, fermeture des services de proximité pendant le confinement...). L’Antenne Ile-de-France a intégré des groupes de travail portés par l’Etat. La commission interministérielle pour le logement des populations immigrées (CILPI) a ainsi consulté le Grdr sur la situation socio-sanitaire dans les foyers et les difficultés rencontrées dans l’accompagnement des résidents. Sur le volet socioprofessionnel, l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) a de son côté relayé les initiatives prises par le Grdr, et une enquête en ligne a été lancée auprès des entrepreneurs migrants suivis par le Grdr pour mieux connaître et sensibiliser les partenaires sur l’impact économique de la crise sanitaire. Une « mallette à outils  » a été produite, recensant les gestes barrières en plusieurs langues, les lieux de prise en charge médicale et les services de proximité de base. Une veille téléphonique a été mise en place pour maintenir le contact avec les migrants à¢gées, les primo-arrivants, les jeunes et les femmes isolées, habituellement accueillis par notre antenne, particulièrement vulnérables au COVID, et les accompagner en cas de difficultés. Un médecin bénévole a été mobilisé. Enfin, nos antennes en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France ont développé tout un ensemble d’outils numériques pour continuer ses activités de formations auprès des porteurs de projets issus de la migration.
Témoignage de Dr Jeanne Dina Nfon Priso Médecin généraliste, bénévole au Grdr.
« En tant que médecin bénévole au Grdr depuis plus d’un an, dans le cadre de la mise en place d’actions de prévention et de promotion de la santé, je me suis impliquée dès le 1er jour du confinement à la veille téléphonique sociale et sanitaire initiée par le GRDR auprès des personnes à¢gées immigrées, vivant en Foyers de Travailleurs Migrants ou dans le logement diffus, un peu partout en Île-de-France. Au regard des facteurs de vulnérabilité et de comorbidité (pathologies chroniques, etc.) chez les personnes accompagnées, mon rôle a été de m’assurer très régulièrement que ces personnes ainsi que leurs proches n’avaient pas présenté des symptômes du Covid-19 et le cas échéant, les orienter vers les services et les professionnels de santé appropriés. Un des objectifs principaux a été de vérifier avec l’ensemble des personnes contactées (plus de 40 situations) la compréhension et l’applicabilité des mesures barrières, tout en prenant en compte leur cadre de vie. Il s’agissait enfin de leur permettre à travers cette veille une continuité dans leur prise en charge.  »
Vie associative Pour conclure, un point sur la vie associative : l’assemblée générale du Grdr, initialement prévue le 26 juin, a été reportée au 26 septembre au regard de la situation. Les convocations, l’ordre du jour et l’ensemble des documents seront envoyés prochainement à l’ensemble des adhérents.