Les 5 et 6 septembre, la Fabrique de la Diplomatie, organisée par le Ministères de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE), a réuni plus de 20 000 participants à la Sorbonne Nouvelle pour repenser la diplomatie à l’heure des grands bouleversements mondiaux. Le Grdr, en partenariat avec le FORIM, y a organisé trois tables rondes consacrées au "soft power" des diasporas africaines pour valoriser la contribution des diasporas au développement, à la coopération et au dialogue entre territoires.
Ces « 3R », trois leviers complémentaires illustrant la richesse et la diversité des diasporas :
Récit – Mémoire, visibilité, transmission
L’écrivain Balla Fofana a ouvert la discussion en rappelant la nécessité pour les diasporas africaines de « se dire » avec leurs propres mots. L’artiste Mambo’o D27 a souligné la force des arts visuels pour redonner dignité et visibilité aux parcours migratoires. Pour Emmanuelle Blatmann, Directrice Afrique Océan Indien au MEAE, la reconnaissance des diasporas s’est traduite depuis 2023 par un plan d’action dédié, confirmant leur rôle de passerelles diplomatiques et culturelles.
Najat Vallaud-Belkacem a rappelé que la double appartenance culturelle est une force à assumer pleinement. Lamine Camara (CEFOM) a mis en lumière le rôle des élus d’origine africaine dans la médiation entre territoires et sociétés. Alioune Sy (président du FORIM) a insisté sur l’importance des associations diasporiques comme relais d’engagement citoyen, tandis que Diarra Dime Labille, Conseillère Afrique auprès du Président de la République, a plaidé pour une intégration pleine et entière des diasporas dans la société civile française.
Pap N’Diaye, Ambassadeur au Conseil de l’Europe, a défendu l’idée d’un lien transnational devenu un atout diplomatique. Fernande Semedo (FACF) a illustré cette dynamique à travers les jumelages entre villes françaises et cap-verdiennes. Enfin, François Héran (Collège de France) a rappelé que près d’un tiers de la population française compte un parent immigré à la troisième génération : preuve que les diasporas constituent désormais une composante durable et structurante du pays.
Les diasporas fabriquent leur propre diplomatie, en combinant récits, réseaux et initiatives transnationales. Elles agissent comme passerelles entre pays d’accueil et pays d’origine, renforçant les liens malgré les tensions internationales. La jeunesse diasporique doit être encouragée à s’engager dans les associations, la culture, la recherche, la diplomatie ou l’entrepreneuriat. Leur soft power est déjà une réalité et un levier d’influence et de coopération appelé à jouer un rôle croissant dans les années à venir.
>> Récit, Réseaux, Rayonnement - Le soft-power des diasporas africaines (6 septembre)