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Portrait : Bashir Ahdar

Le parcours de Bashir illustre les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les réfugiés et demandeurs d’asile à leur arrivée en France. A seulement 20 ans, ne connaissant ni la langue, ni le pays, il a dà » faire face à un système administratif complexe et dématérialisé, sans guichet d’accueil, sans connaitre le fonctionnement administratif du pays.

De l’Afghanistan à la France : une rude transition

Bashir naît et grandit en Afghanistan jusqu’à l’à¢ge de 10 ans. En raison du danger qu’encourt sa famille, il quitte son pays avec son père et ses frères pour rejoindre la Suède, o๠son père obtient l’asile. Il poursuit alors sa scolarité en Suède dans la ville d’à–rebro jusqu’au lycée. A 20 ans, il fait part à son père de son envie de quitter la Suède. Sous ses conseils, il finit par rejoindre la France avec son petit frère de 13 ans.

Bashir arrive à Paris en janvier 2020, o๠il est déposé par un taxi à la Porte de la Chapelle : « Quand je suis arrivé avec mon petit frère c’était très difficile, je ne connaissais personne et je ne comprenais pas le français  », explique-t-il. Il se souvient de son arrivée comme d’une expérience « très stressante  » et « difficile  ». Tandis que son frère intègre une famille d’accueil, Bashir est orienté vers un Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (HUDA) [1] à Bussy-Saint-Georges, o๠il séjourne encore.

La solitude face aux démarches administratives complexes

A son arrivée, Bashir entreprend des démarches pour obtenir le statut de réfugié. Avec la barrière de la langue, le processus est compliqué. Il ne comprend pas les différentes démarches à suivre et peine à se faire comprendre. Il obtient finalement un premier rendez-vous à l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) o๠il reçoit son récépissé pour effectuer sa demande d’asile. Sans comprendre « pourquoi aller à tel endroit pour donner un papier, le récupérer puis avoir un autre rendez-vous  », il effectue plusieurs allers-retours entre l’OFII et l’OFPA (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Quelques mois après son arrivée en France, il obtient enfin le statut de réfugié, grà¢ce à l’aide apportée par des travailleurs sociaux et associatifs.

Le numérique : nouvel obstacle à l’accès aux droits et à l’emploi

La dématérialisation représente l’un des obstacles les plus importants auxquels a été confronté Bashir. “Ce qui est difficile c’est que tout se passe par internet. Il y a beaucoup d’applications et moi je ne sais pas trop me servir d’un ordinateur. En plus, quand j’y arrive, je ne comprends pas grand-chose”. Pour bénéficier d’aides de la CAF, effectuer des démarches auprès de l’assurance maladie ou sur pôle emploi, il pointe les incohérences du tout numérique : “Il faut d’abord remplir sur l’ordinateur ou le téléphone pour qu’un conseiller m’aide à trouver un travail sur l’ordinateur”.

Grà¢ce à son assistance sociale, Bashir a la chance d’intégrer la mission de service civique COOP’R d’Unis-Cité 77, qui réunit à la fois des francophones et des réfugiés. Grà¢ce à ce service civique, il a pu bénéficier de divers ateliers animés par Unis-Cité ou le Grdr. Il a appris à parler français et à utiliser les outils numériques et de “comprendre ce qu’est la CAF, Doctolib, comment écrire un email”. “Il faut que ça continue et qu’il y en ait plus car c’est très bien”. Aujourd’hui, plus autonome, il se sent davantage à l’aise face au fonctionnement des services publics.

Depuis, Bashir a pu intégrer le dispositif de “Garantie Jeune [2] ; et ainsi bénéficier d’un accompagnement dans sa recherche d’emploi.


[1Hébergement d’urgence des demandeurs d’asile

[2La garantie jeunes permet d’accompagner les jeunes entre 16 et 25 ans en situation de grande précarité vers l’emploi ou la formation.


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