Les territoires d’action du Grdr en Afrique de l’ouest connaissent depuis 40 années au moins une croissance démographique moyenne supérieure à 2% par an ce qui a conduit à un triplement de la population. Cette croissance s’est traduite par la multiplication et l’extension des localités rurales et par le développement des villes. L’urbanisation de ces territoires et leur connexion aux réseaux marchands sous-régionaux offrent des débouchés potentiellement intéressants pour les agricultures familiales qui dominent la production locale et emploient, à temps partiel, une part significative de la population rurale. Pour autant, le pouvoir d’achat limité d’une frange de la population rurale et urbaine de ces territoires et la précarité foncière de nombreux producteurs induisent des situations alimentaires précaires. Les inégalités socio-économiques demeurent marquées.
Le Grdr intervient de manière à soutenir les dynamiques de réduction des inégalités sociales par la mise en place d’un dialogue équilibré entre autorités et citoyens, sécurisation de l’accès au foncier pour les classes sociales basses. Il questionne ainsi, par la concertation, le système patriarcal qui repose sur les origines et le droit d’aînesse, pour faire place place aux jeunes, aux femmes, aux allochtones…L’action du Grdr doit permettre aux jeunes (moins de 25 ans), qui représentent plus de 60% de la population, de s’insérer au mieux dans l’économie locale. Se faisant, il s’agit de promouvoir une économie durable et re-distributive à même de répondre à la demande alimentaire locale et sous régionale.
Enfin, considérant les scenarios du GIEC qui mettent en avant la multiplication des évènements climatiques extrêmes et l’élévation du niveau des océans, le Grdr accompagne les processus d’adaptation au changement climatique et d’atténuation. La sécurisation foncière, préalable à toute action visant à favoriser durablement le stockage de carbone, l’enrichissement du patrimoine semencier local ou l’intégration de l’agriculture et de l’élevage comptent parmi les exemples de dynamiques soutenues par notre association.
Nos territoires d’action, régions transfrontalières éloignées des capitales, partagent des problématiques similaires en matière d’agriculture et d’alimentation. Exportateurs de denrées agricoles, ils n’en sont pas pour autant auto-suffisants. D’autant plus que les habitudes alimentaires locales font une place significative à des produits importés qui n’ont pas de substituts locaux. Le Grdr soutient donc les échanges transfrontaliers dans la perspective de la construction d’un marché agricole sous-régional protégé des importations à bas-prix.
Les territoires d’action du Grdr et les agricultures familiales qui y sont implantées demeurent peu connus des décideurs politiques. Ce qui conduit parfois ces derniers à prendre des dispositions peu conformes à l’intérêt général. Aussi, le Grdr contribue-t-il à générer des dynamiques collectives de production de connaissances et d’analyse. Organisations paysannes, élus locaux, structures de recherche-développement et organisations de la société civile sont parties prenantes de ce travail qui doit leur permettre de construire et porter des propositions crédibles au niveau des instances de décision nationales.